Le jour où le DMR France brandmeister a cru mourir

Si vous n’avez pas suivi l’actualité du DMR en France ces dernières jours, voici le nouveau psycho-drame en France, qui se joue dans le petit monde radioamateur numérique. #2081GATE.

Dimanche 12 mars 2017 à 20h, l’équipe internationale de Brandmeister décide de retirer l’administration au serveur BM 2081 à l’équipe DMR France / Brandmeister France, puis de couper le serveur 2081 pour le remplacer par un nouveau master BM France sur 2082, à lire les raisons de la fermeture 2081 DMR France par Brandmeister (via PD0ZRY).

Devant une communication très mauvaise de l’équipe BM, à la fois auprès des sysop de relais sur BM, une manque de préparation, un délai extrêmement court de 48h pour obliger les syops à basculer en quelques heures sans autres choix et enfin un mépris vis à vis des utilisateurs finaux qui n’ont pas été informés, c’est une levée de boucliers sans précédent dans le DMR et une solidarité rarement observée dans la communauté radioamateur en France.

La mobilisation semblait alors être un point positif pour trouver une solution de sortie de crise, via la prise de conscience des conséquences de l’inorganisation collective du réseau Brandmeister en France.

C’était sans compter sur notre capacité à intervenir de manière courtoise, posée, réfléchie et humble (c’est ironique), pour préférer une scène proche de l’hystérie collective à l’occasion de la veillée funéraire organisée par les sysops dimanche soir sur les TG 2087 et TG 208, et sur un mort qui finalement n’est pas venu d’où l’on pensait.

Une scène alors hallucinante, d’un aveuglement et suicide collectif, s’est alors déroulée sur les airs et twitter, de nombreux sysops de relais annonçant qu’ils refusent de changer et de se connecter au 2082 mais surtout qu’ils déconnectent leurs relais du réseau DMR.

Pourtant ce ne sont pas les serveurs master qui manquent, il y en a 40, moins le 2082 que personne ne veut dans l’état, il en reste 39.

Pour ma part cela fait déjà longtemps que j’utilise le 2042 de Rudy, PDOZRY, pour une raison toute simple, autant être sur un serveur administré par l’un des concepteurs, plutôt qu’un autre serveur co-administré par lui aussi, je sais que le sien sera toujours à jour et respectera les règles de Brandmeister.

D’ailleurs pourquoi diable ne pas avoir contacté un pays copain si le 2042 n’allait pas non plus, la France est-elle à ce point isolée et inorganisée sur le sujet pour ne pas trouver rapidement une solution alternative convenable, au moins acceptable à minima ?

Non, au lieu de cela, après avoir été pris en otage par l’équipe BM, les relais frondeurs décident d’une mesure punitive, contre eux-mêmes en prenant à leur tour en otage leurs utilisateurs ! Cocasse.

#2081GATE DMR France brandmeister
Source de l’illustration :
Le point de panurge – théorie théorique.

De fait certaines passerelles ne sont plus actives, des relais aussi sont down (sauf en local), et pas du fait du changement de master par Brandmeister (qui dit avoir tout ré-installé à l’identique), mais du fait de sysops frondeurs qui ont décidé de se débrancher, d’eux-mêmes, du réseau Brandmeister.

Pour la considération et la consultation de l’utilisateur final, là aussi il faudra repasser plus tard… Une solution alternative proposée ? Non rien, passez votre chemin, nous on est tous mourus.

Pour relativiser un peu, on note au 15 mars 2017 34 relais connectés (ou re-connectés) à Brandmeister, sur une cinquantaine de relais numériques existants en France, on peut estimer à 70% la part des relais restés sur Brandmeister, 30% de relais frondeurs qui incluent aussi du D-Star et quelques DMR+ et P25 à la marge.

Que s’est-il donc passé le 12 mars 2017 à 20h ?

Et bien à part une pathétique tentative de récupération par l’autre DMR France (DMR+) et une attente des OM’s fébrile et tendue, parfois même gênante, d’assister à la mort du DMR en direct, de nombreux messages de condoléances échangés, le réseau DMR Brandmeister continua de parfaitement fonctionner (sur les hotspots et les relais connectés sur un autre master que le 2081), pas de coupure de service, et tout le monde a pu, quelque peu déroutés, continuer à faire QSO ou finalement faire QSY ou passer QRT…

Alors encore en toute « simplicité et sobriété » (c’est encore ironique), on a vu apparaître des « Je suis BM 2081 » sérieusement WTF !? et autres illustrations de très mauvais goût et complètement disproportionnées compte tenu de la gravité relative du sujet traité.

C’est une nouvelle chance pour le DMR en France !

Malgré les apparences et mes prises de positions dans cet article, par mail, ou sur twitter, je reste plutôt optimiste pour l’avenir, dans quelques mois, peut être 1 an, le temps que cette histoire soit assimilée et digérée. Mais la route sera longue.

Le traumatisme semble tel que la prise de conscience est et va allé vite, c’est le point le plus positif et une nouvelle chance pour le développement du DMR en France, à condition de ne pas reproduire éternellement les même erreurs.

La forte mobilisation a montré la capacité de la communauté numérique à être solidaire, il ne reste plus qu’à retrouver le sens de l’intérêt commun et donner le pouvoir aux utilisateurs, qui doivent accepter aussi de le prendre !

Pour ma part voici mes attentes en tant qu’utilisateur DMR :

  • Je veux une organisation clairement identifiée sous forme d’association collégiale avec 1 % minimum pour être représentative
  • Je veux une équipe d’administrateur française et élue par les utilisateurs, à tour de rôle et un transfert de compétences entre sysop/admin sys
  • Je veux être consulté et que ma voix soit prise en compte lors de changement techniques ou stratégiques du réseau
  • Je veux une communication juste, claire et ouverte aux échanges, commentaires, 2.0, non censurée
  • Je veux une gestion des identifiants CCS7 par le REF
  • Je veux communiquer quelques soit les réseaux et protocoles numériques et prendre du plaisir avec une équipe ouverte et sympathique !
  • Et je ne veux plus être pris pour un « imbécile » ou en « otage », par les « DMR France & DMR France », Brandmeister, BM Canada, DMR+ ou des syspos

Il n’est pas normal, ni bon on le voit au bout de 3 ans, qu‘il n’existe toujours pas une (1) seule association représentative des utilisateurs du numérique en France, que ce soit auprès de Brandmeister, du REF ou de l’administration.

Dans leur réponse, Brandmeister ne ferme pas la porte à une nouvelle équipe en France : « Si les radioamateurs français arrivent à se réunir et recommander à l’unanimité une nouvelle équipe, ils pourront prendre en charge l’administration du serveur. »

Comment faire ?

C’est plus compliqué, et plusieurs chemins sont possibles, voici ma proposition, (n’hésitez pas à partager la votre en commentaire) :

Organiser en collaboration avec le REF et tous radioclubs intéressés, une grande journée et rassemblement national sur les modes numériques.

Avec le matin : Démonstration, exposition de réalisation et matériel, atelier de configuration (codeplug, MAJ firmware, etc.),

Puis l’après-midi : Forum, débats sous forme d’agora, pour donner la parole à tout le monde.

Il s’agit d’avancer et de faire se rencontrer les personnes les plus motivées et intéressées de visu (cela réduit énormément les tensions et les propos désobligeants), pour débattre, poser tous les sujets sur la table, lancer un appel à candidature, constituer une ou des équipes et voter !

Bon courage à tous, la route va être longue.

P.S : Je m’exprime ici en mon nom personnel, en tant que radioamateur F1JXQ et utilisateur radio numérique, je ne serais pas celui qui sera à la tête d’un nouveau groupe ou association, ni membre du bureau au autres fonctions, par contre je ferais tout pour encourager cette création et à une nouvelle équipe DMR d’émerger en France.

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Une pensée sur “Le jour où le DMR France brandmeister a cru mourir

  • Bonjour.
    Issus du monde numérique et jeune débutant dans le domaine de la radio (et donc de la Radio numérique), l’un des avantage pour moi de la Radio est de casser la centralisation qu’il y as dans les services Internet … pour éviter à peu prés tout les travers de ce qui est décrit dans cet article.

    Point de défaillance unique, captivité des utilisateurs, dépendance aux tiers.
    De ma fenêtre, vos problématiques semblent assez proche de celle traité par les communautés «libristes» dans le domaine de l’informatique.

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